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LA TRAVERSEE DES ALPES (2/2) - AVANT LE RECONFORT !

LES ALPES

Du Vendredi 10 Octobre (Faverois- France) au Mercredi 29 Octobre (Opatija - Croatie)

Suite et fin de l'épisode alpin dans lequel nous expliquons comment le bois se retrouve partout dans la vie montagnarde, et comment nous faisons en hauteur pour varier nos plaisirs culinaires !



LE BOIS, AU COEUR DE L'ECONOMIE ALPINE

Dans toutes les régions alpines que nous traversons, que l’on soit en Autriche, en Italie, en Suisse ou dans le Nord de la Slovénie, les versants des montagnes sont couverts de forêts de sapins très exploitées, et les panneaux de publicités le long de la route vantent les mérites des tronçonneuses dernier cri. Ici, tout le monde est un peu bûcheron. Des hipsters avant l’heure quoi…


Comme nous l’explique Irmgard, une demoiselle de notre âge rencontrée le 20 Octobre dans la vallée de Chienes dans le Sud Tyrol italien, chaque exploitation possède ses quelques dizaines d’hectares de prés et de forêts. Vêtue d’une casquette stylée, Irmgard nous fait gentiment visiter sa ferme traditionnelle avant de devoir retourner aider son père dans les champs.



Les locaux sont à la fois paysans et bûcherons. Les fermes ici sont de toutes petites exploitations, qui n’ont rien à voir avec les fermes d’Île-de-France par exemple. Ce découpage permet de préserver dans les vallées ces paysages ancestraux, patchwork de prés verts, de petits bois et de maisons/étables de taille modeste.


Les constructions traditionnelles et même modernes sont alors faites de sapins et nous ne savons plus où donner de la tête pour étudier l’architecture vernaculaire locale. Même les couvertures sont parfois faites de tuiles de bois, même si la tuile industrielle l’a largement remplacée sur les constructions plus récentes.



Cela donne un charme et une homogénéité impressionnante aux villages traversés du Vorarlberg jusque dans le centre de la Slovénie. Il faut attendre d’être sur la côte adriatique pour voir disparaitre définitivement cette sensation d’harmonie avec l’environnement créée par l’utilisation de la ressource bois.


Ainsi, à n’en pas douter, le bois est un pilier de l’économie de ces régions alpines. Et grâce au vélo, nous sommes aux premières loges pour assister à la chaîne dynamique de transformation de cette matière première essentielle.



En effet, le long des routes et chemins nous croisons énormément de scieries, allant de la petite industrie locale de village d’altitude jusqu’aux très grosses scieries munies d’énormes espaces de stockage de bois dans le bas des vallées.



Ces dernières transforment les arbres des forêts environnantes en bois pour la construction ou l’ameublement. De leurs côtés, les magasins de meubles en bois fleurissent aux abords des routes principales.



Les chutes et résidus de bois servent à alimenter les cheminées des habitants ou les chaufferies bois collectives qui alimentent des réseaux de chaleur à l’échelle d’une ville.



Et, chose que nous n’avons que rarement vu en France, ici les poids lourds ne transportent pas de voitures Peugeot mais plutôt des grumes de sapins. Même combat pour les trains de marchandises qui circulent 24/24. Et nous savons de quoi nous parlons ! Le 16 Octobre, après avoir passé l’Arlberg Pass, nous plantons la tente dans un champ (ou sur des bouses de vache pour être plus précis), à proximité d’une voie de chemin de fer.



Le lendemain matin, les yeux grisés et les trais plissés, nous le regrettons amèrement car toute la nuit nous avons pu entendre la « douce musique » des trains de marchandises qui ne cessent d’aller et venir. Autant vous dire que depuis nous dormons avec les boules Quies toujours bien accessibles !


Bon, après il faut quand même rester objectif, nos confrères alpins connaissent aussi très bien le béton armé et la brique de terre cuite. Les constructions neuves n’ont souvent en bois que leurs charpentes.


Par ailleurs, certaines villes anciennes dans le bas des vallées comme Innsbruck, Sterzing-Vipiteno ou Bruneck présentent de vieux centres historiques construits en pierre, matériau préféré à l’époque car plus noble et résistant davantage au feu et à l’usure du temps.


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GUTEN APPETIT !

Ayant un budget limité à 10€ par jour et par personne, nous ne pouvons découvrir les spécialités culinaires des régions que nous traversons que lors des repas chez les habitants qui nous hébergent, ou sur les étals des marchés. Mais jamais (ou presque) au restaurant. Et oui, le voyage à vélo nous impose des repas roboratifs et rapides à préparer, avec les ingrédients que nous pouvons trouver sur notre route.



DES LICHOUS, JE VOUS DIS / La frontière française passée, nous découvrons rapidement que nos amis allemands, suisses, italiens et autrichiens sont friands de glaces et autres sorbets ainsi que de desserts sucrés. Comme on dit chez nous en Bretagne, ce sont des « lichous ». Même le dimanche nous pouvons croiser de nombreuses ventes ambulantes de sorbets.



Nous pouvons constater que les germaniques se régalent à toute heure de pâtisseries ! Nous nous laissons donc parfois tentés par des bretzels et des sortes de croissants fourrés au chocolat... appétissants mais seulement d’apparence. On ne nous y reprendra pas ; il s’agit là davantage de viennoiseries tape-à-l’œil mais au goût assez fade et sans réel intérêt culinaire, comparées aux viennoiseries que l’on peut trouver dans certaines boulangeries hexagonales ! (ouais bon on est un peu chauvin et alors ?)




C’EST HALLOWEEN / Par ailleurs, chez nos voisins suisses et allemands, il est commun de trouver au hasard des routes des pommes, poires et courges en vente libre, sans aucun contrôle. Les gens choisissent leurs légumes et/ou fruits (issus directement des producteurs) puis payent en glissant de l’argent dans une urne.

En voilà tiens, une pratique rationnelle et intelligente basée sur la confiance et l’échange de bons procédés !



Lorsque nous nous rapprochons des grandes agglomérations, comme ici à Igls près d’Innsbruck en Autriche, le système existe toujours mais sous forme de distribution automatique et sécurisée.



La plupart des légumes sont utilisés pour en faire de grandes soupes, comme ce fut le cas à Ausservillgraten chez Peter et Petra, avec une courge, quelques navets et des pommes de terre ! WUNDERBAR !




LE PAIN / Nous avons eu la chance de prendre plusieurs fois nos petits déjeuners chez des autrichiens et déjà les mets ne sont pas les même que par chez nous : fromage aux fines herbes, jambon blanc et œufs sont de rigueur, à l’anglaise quoi au final !


Mais pour ce qui est du pain, le bilan est plutôt mitigé. Les autrichiens adorent le pain brun aux fruits, plutôt sucré. Son homologue salé est un pain brun, garni de céréales, mais au goût aigre-doux très prononcé. Rien à voir avec la baguette française. Il s’agit du Pumpernickel, un pain de seigle roboratif mais vraiment mauvais à notre goût… Fort heureusement il est aussi possible de faire passer ce goût avec de la confiture de lait.



En parallèle, dans le Tirol autrichien, nous avons goûté au pain « des randonneurs d’automne », le Schüttelbrot ! Un pain aux céréales plat et très dur sous la dent, qui ne rassit pas !



René, notre hôte d’Innsbruck est un grand fan de vélo mais aussi de cresson (Kresse en allemand) à tartiner au petit déjeuner. Un peu étrange pour nous, mais c’était une expérience intéressante !



Enfin, chez Peter et Petra comme chez Andrei et Mateja, on fait le pain à la maison dans le four électrique pour les premiers, ou mieux, dans le four à bois pour les seconds. Chez cette petite famille slovène de Vrhnika, chez qui nous dormons dans le jardin nous sommes confrontés à l’une des nuits les plus froides que nous connaissons depuis le début. L’herbe étant gelée au réveil, nous sommes bien content de pouvoir nous mettre au chaud chez eux le matin pour le petit-déj’ près du Holzofen !




NOTRE BIG MAC DES ALPES /Lors de nos journées dans les Alpes italiennes, nous prenons le temps de confectionner des repas classiques de randonneurs, à base du dit Schüttelbrot associé à du speck et de fromage de vache, selon les conseils de nos hôtes. Et il faut dire que ce n’est pas mauvais !


Courageux que vous êtes, vous avez mérité d'aller faire un tour sur la galerie de photos : ICI!!

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